En tant qu’adolescent j’entends souvent parler du fait que la planète est mourante et que tout va mal, mais plus rarement de ce qu’on peut y faire. J’aime l’idée de cultiver de la nourriture et de la préparer : de faire quelque chose de positif. Quand j’ai commencé à voir les dépliants du Dépôt dans mon centre communautaire ça m’a immédiatement intéressé.
Le premier programme auquel j’ai participé c’était Boîte à Lunch. À chaque rencontre nous préparions une collation ainsi qu’un repas à prendre à l’école. En regardant les émissions de cuisine à la télévision on peut se mettre à croire que la cuisine est un art, comme le dessin ou le fait de jouer d’un instrument. Mais le programme nous a démontré qu’on peut y réussir même quand on est jeune. Bien sûr qu’il est question de talent, mais quand on est passionné ça s’apprend.
Maintenant je cuisine beaucoup chez nous. De plus, j’ai un système de préparation de repas qui me permet de réaliser tous mes lunchs d’école le dimanche. Mon père cuisine aussi beaucoup. Mes deux parents venant du Bangladesh, nous mangeons beaucoup de caris et de poulet tandoori. Le plat que moi je préfère préparer c’est une omelette française. Ce n’est pas facile, mais quand on y arrive ça vaut vraiment la peine.
Cet été j’ai obtenu un poste d’assistant jardinier au Dépôt, ce qui m’a permis de voir à quel point c’est un endroit incroyable pour notre communauté, non seulement pour ce qu’ils font, les programmes et les services, mais aussi pour qui ils sont. À NDG tout le monde vient de différents pays, de différentes langues ou ethnies. Mais au Dépôt, l’origine, le statut social, rien de tout cela n’est important. Tout le monde est traité de manière égale, avec respect.
Depuis que j’ai commencé à en apprendre plus au sujet de jardinage et de la cuisine j’ai aussi commencé à m’intéresser à comment la nourriture fonctionne dans notre corps, ce qu’on en tire. Je suis maintenant bénévole avec Boîte à Lunch et j’oriente mon projet de BI à l’école sur l’importance du petit déjeuner. Beaucoup de jeunes s’en passent, et j’avoue que ça ne m’inspire pas toujours non plus. Mais je développe des recettes faciles, rapides et économiques que les enfants peuvent préparer eux-même, comme une crêpe banane-avoine. Je vais offrir un atelier pour jeunes qui enseignera des principes et des recettes.
Aujourd’hui la nourriture a souvent mauvaise réputation. On parle beaucoup des dangers et du fait de manger trop. Mais de mon point de vue la bonne nourriture est la seule manière de se nourrir complètement. C’est incroyablement rassembleur.